Sokcho, une ville entre mer et montagnes
On ne vient pas à Sokcho pour la ville en elle même. On y va car c'est un port d'attache pratique pour ceux qui visitent le parc du Seoraksan, qui descendent vers Pusan ou qui souhaitent aller voir la DMZ.
Même si Sokcho ne présente aucun intérêt, il est tout de même intéressant de lui consacrer un article, car elle donne une image assez fidèle d'une ville provinciale coréenne. L'ambiance de la ville semble comme gorgée de mélancolie et de nostalgie. On ne sait pas trop si Sokcho est en déclin ou en développement. Malgrès la construction de tours d'habitations, de nombreux bâtiments sont abandonnés. L'activité industrielle de la ville semble s'essoufler à l'image de son port à moitié vide et le boom de l'industrie touristique semble avoir de la peine à reprendre le relais. S'il fallait citer un fait symbolique pour illustrer la situation c'est l'arrêt des liaisons en ferry entre Sokcho et la ville russe de de Zarubino, d'où on pouvait rejoindre facilement Vladivistok. La raison est simple : pas assez de clients. Et quel fut mon étonnement quand j'ai vu que tout les panneaux de la gare maritime étaient traduit en russe.
L'activité économique de Sokcho semble actuellement être très marquée par le tourisme (le Seoraksan et ses plages) et par la pêche. Le dynamisme de Séoul est loin. Sokcho tente de s'imposer avec peine comme un lieu de villégiature, comme LA ville balnéaire de la côte est.
Lors de ma première rencontre avec Sokcho j'avais l'impression d'être arrivé dans une ville hors du temps...
Comme si la ville n'avait jamais connue le boom économique des années 1970, 1980 et 1990... comme si, comme en 1950, le PIB du pays était resté au même niveau que celui du Ghana :
Pour en rejouter une couche de nombreux détails nous rappelle que la Corée du Nord n'est pas loin, de nombreuses plages sont encore protégées par des barbelés, on rencontre beaucoup de jeunes soldats coréens et j'ai même croisé un militaire américain qui, lorsqu'il m'a vu, s'est précipité vers moi (les occidentaux sont rares dans les parages) pour l'aider à retrouver son chemin.
Un tout autre sujet, mais tout aussi important pour comprendre la ville : les fameux calmars de Sokcho. Des dizaines de magasins ne vendent que des calamars séchés, c'est le produit phare de la ville. La technique pour les pécher est d'utiliser des bateaux munis d'énormes lampes. La nuit les calmars sont attirés par la lumière et pris au piège. Malheureusement je n'ai pas pu voir les bâteaux décharger leur cargaison au port.
Les calmars, à peine arrivés à "l'usine", sont vidés par des vielles femmes :
Puis on fait sécher les calmars au soleil (ou sous la pluie) :
Ce sont ces mêmes calmars que j'ai retrouvé à Séoul :
Le tableau ne serait pas complet sans vous montrer la fameuse (ou pas) Expo Symbol tower, plutôt symbole d'un âge d'or révolu, avec des immeubles typiquement sud coréenns en toîle de fond:
Cependant Sokcho, si l'on aime la mer et ses fruits, reste une ville agréable. Les restaurants vendant des poissons frais sont légions et la balade sur le front de mer est sympathique, même si trop bétonnée à mon goût :
Coucher de soleil sur la port avec le parc du Seoraksan à l'horizon :
On finit avec 2 photos de la ville prisent depuis le mont Ulsanbawi dans le Seoraksan Park :